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samedi 18 juin 2011

SNPE : ARRETONS LE GACHIS


L’évolution du dossier SNPE reste à tous égards préoccupante pour trois raisons :

-         1) La logique actuelle de la SNPE, dictée par l’Etat et inscrite dans la loi de programmation militaire, est une logique de pure dislocation du groupe –ce qui m’avait conduit à la qualifier de dénationalisation-démantèlement- avec pour seul objectif de faire rentrer un maximum de recettes dans les caisses de Bercy. Dans cet esprit, la SNPE n’est plus qu’une structure de défaisance qui cherche à céder les différents actifs au meilleur prix, en assurant un accompagnement social immédiat, mais en limitant au maximum les autres engagements.
-         2) Beaucoup de temps a été perdu, d’abord avec l’étude inutile et coûteuse -600.000 €- confiée par les différentes collectivités à la SOFRED, ensuite avec les atermoiements sur le rachat des terrains. En dernier lieu, il semble que ce n’est plus la communauté de communes de Bergerac Pourpre, mais le Conseil général qui rachète les terrains ANS.
-         3) Les moyens engagés pour la redynamisation du site ne sont absolument pas à la hauteur du nombre d’emplois perdus. A ce jour, ne se sont engagés que la SNPE, parce qu’elle y était obligée, à travers une convention de revitalisation, qui paraît peut-être dans les normes au regard des textes, mais qui avec moins de 600.000 € ne permet que des actions très limitées –et qui est sans commune mesure avec les ressources que SNPE retire de ses différentes cessions (en dernier lieu, les 300 millions d’€ de la cession de SME à SAFRAN)-, et le Conseil général, à travers l’achat des terrains.

Si l’on veut une véritable redynamisation, plusieurs conditions sont nécessaires :
1)      Mettre en place un véritable pilotage à l’échelle du bassin d’emploi de Bergerac.
L’actuel comité de pilotage, mis en place par l’Etat, qui doit se réunir deux fois par an, ne remplit pas cette mission qui devrait avoir un  caractère permanent et associer les différents acteurs.
Ceci n’enlève rien au travail de fond conduit sur différents dossiers –Bernard Dumas, Bio Inox- par le sous-préfet de Bergerac, M. Pouget.
2)      Dégager des moyens financiers plus significatifs.
On doit regretter que l’argent public –crédits européens FEDER, et nationaux FNADT- aille plus facilement en Aquitaine vers de dossiers comme le musée du vin à Bordeaux que vers la revitalisation de zones en difficultés comme le Bergeracois. Le manque de moyens fait que les 1,5 millions d’€ du plan de revitalisation de l’ESCAT auront été consommés bien avant la date programmée pour la fermeture de ce site. Il est temps que l’Etat, mais aussi la Région, compétente dans le domaine économique, apportent un soutien qui permette réellement d’agir.
3)      Il nous paraît important de garder la maîtrise des terrains du site SNPE.
Le rôle d’un élu n’est pas de jouer les porte-parole pour telle ou telle entreprise française ou étrangère, mais il est clair que dans sa relation avec Maxam, la SNPE voit d’abord le pactole financier qu’apporterait la cession des terrains -12 millions d’€-, alors que cette cession risquerait de bloquer durablement le devenir de ces mêmes terrains. La relation SNPE-Maxam doit se situer avant tout sur le terrain industriel.
4)                 Il serait essentiel de disposer d’un acteur -cabinet spécialisé ou agence de développement– vraiment performant pour prospecter à l’extérieur. Dans le secteur de la chimie, qui est en pleine mutation et qui a souvent besoin d’espaces sécurisés –ce qu’offre le site de Bergerac-, des opportunités existent, pas forcément très loin de notre région. Il est d’autre part indispensable d’interroger les entreprises locales sur les projets de développement qu’elles ne peuvent mener à bien, d’en analyser les raisons et de voir quels « coups de pouce » permettraient de les faire aboutir.
5)                 Il est nécessaire que le tissu industriel local se mobilise. Ce tissu est vivant, mais il faut qu’il fasse passer un message positif aussi bien aux Bergeracois qu’à l’extérieur, et que les échanges entre chefs d’entreprises locaux contribuent à faire ressortir des attentes et des positions communes, également nécessaires à la redynamisation de notre région.



Daniel GARRIGUE,
Député non inscrit de la Dordogne,
Conseiller Général de Bergerac 1.

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